Date of Award

1-2007

Document Type

Thesis

Degree Name

Master of Arts (MA)

College/School

College of Humanities and Social Sciences

Department/Program

Modern Languages and Literatures

Thesis Sponsor/Dissertation Chair/Project Chair

Elizabeth Emery

Committee Member

Lois Oppenheim

Committee Member

Kate Loysen

Abstract

L’histoire et la littérature nous ont légué des représentations contradictoires du paysan. Au-delà de cette dualité dans la représentation, il a existé, à même la littérature du 19eme siècle, une variation importante de son portrait. Des auteurs comme Honoré de Balzac, George Sand et plus tard Emile Zola ont participé chacun à sa manière au développement d’une image particulière de ce personnage. Le paysan de Balzac est ce sauvage de la campagne qui s’apparente au petit escroc ; celui de Sand cet être particulièrement moral et bon par nature ; et celui de Zola cet animal dans l’expression de tous ses instincts. A quoi devons-nous cette différence dans la représentation littéraire et comment le procédé de la description a-t-il favorisé la mise en texte de cette différenciation tout en maintenant l’illusion de réalité ? Chacun de ces auteurs a représenté ce personnage en fonction de ses convictions idéologiques, sociales ou philosophiques tout en gardant un sens aigu de la nécessité de faire vrai avec du fictionnel. Balzac se sert du portrait physique et du discours paysan pour véhiculer son idéologie sous couvert de réalisme. Sand adopte le conte et adresse de préférence le portrait moral en visant un but inverse à Balzac. Et Zola adoptera une perspective ethnologique soutenue par une approche qu’il a voulu scientifique. Tous aboutissent à des projections différentes du paysan et font un usage important de la description pour arriver à leurs fins. Si le procédé descriptif est souvent libellé, et à juste titre, de « bonne à tout faire » de la littérature, c’est par la flexibilité qu’il offre à tout auteur de le façonner en fonction du but recherché. Il siéra au romantique, comme au réaliste, au naturaliste, ou à l’existentialiste. La représentation littéraire du paysan ne s’en voit que plus variée et plus déroutante. Cette variation est également due aux besoins de la narration et du feuilleton littéraire, ce nouveau mode de diffusion en vogue au 19eme siècle, et le fictionnel prend le dessus dans les portraits de paysan, quitte à défaire ou à consolider le mythe qui plane sur ce personnage. Face aux quelques témoignages historiques de l’époque et essentiellement de Jules Michelet, la validité de ces diverses représentations littéraires s’avère douteuse. L’élaboration littéraire de ces représentations demeure toute à l’avantage du lecteur.

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