The Collection of Clémence d’Ennery / La Collection de Clémence d’Ennery (Le Musée d’Ennery)
The Collection of Clémence d’Ennery / La Collection de Clémence d’Ennery (Le Musée d’Ennery) National Endowment for the Humanities Grant: FA-233404-1
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The documents produced by Clémence Lecarpentier Desgranges d’Ennery (1823-1898) as she created the Musée d’Ennery at 59 Avenue Foch in Paris (near the Bois de Boulogne), provide a valuable resource for understanding the evolution of the Paris market for Asian art from the 1840s through the 1890s. As she moved into this new home, a mansion she had built from 1875 to 1880, she and her domestics began taking inventory of a collection of several thousand small sculpted and ceramic objects depicting figures from East Asian mythology. They had previously been dispersed among residences in Paris, Villers-sur-Mer, and Antibes.
They took inventory, numbered, and then cross-checked the existence of different works in a series of small notebooks preserved today at the Musée national des arts asiatiques – Guimet. The first, labeled “No. 1 Chimères,” dates from “Friday, June 16, 1882.” In these notebooks, organized by type of object (“chimères,” “netsuke,” “boîtes,” etc.), she assigned a number to each object while providing a brief description resembling those found in auction catalogs. Beginning on October 6, 1890, she began copying the numbers and descriptions from the original notebooks into a clean master list of five ledgers, color coded by “thousands” [mille] of objects: there is an independent ledger for each of the first three, with “4e mille” sharing a ledger with 5e mille and “6e mille” with “7e mille.”
This site seeks to facilitate future research into d’Ennery’s collecting practices and relationship with antiquity dealers by sharing transcriptions of these master “mille” notebooks as well as the data sets compiled during the composition of the NEH-supported Reframing Japonisme: Women and the Asian Art Market in Nineteenth-Century France, 1853-1914, in which Clémence d’Ennery plays a central role. Because d’Ennery did not sell her collection at auction, as did contemporaries such as Philippe Burty, Edmond de Goncourt, or Charles Gillot, and because most of her collection remains intact in the museum today, these records provide remarkable insights into the kinds of objects available at nineteenth-century Parisian shops specialized in imported antiquities and, more importantly, the quality ascribed to them now and then. Travel to East Asia was costly and arduous in the nineteenth century; very few French collectors (and none of those named above) traveled to China or Japan. Their collections were assembled entirely in France from purchases, gifts, and exchanges. Because d’Ennery, like Burty, Goncourt, and Gillot, enjoyed the “hunt” of discovering interesting or valuable objects at bargain prices, they frequented a remarkable range of shops dealing in antiquities over a period of some fifty years. D’Ennery’s records allow scholars to glean insights into dealers well-known (Bing, Hayashi, Mitsui, Kosho Kaisha) and less well-known (Worch, Pohl, King-Lee, Mme Langweil, Mme Guérin, Marie Ibrahim), often replete with details about individuals, their locations, and the employees working with them.
The transcriptions of Clémence d’Ennery’s notebooks published on this site, in tandem with new research available in the 2022 INHA bio-bibliographical database related to “Collectionneurs, collecteurs et marchands d'art asiatique en France 1700-1939”, invite scholars to ask new questions and to draw new insights into the operations of a market created for and fueled by European tastes at a time when specialized study of art from the Far East did not yet exist in France. What kinds of antique and modern objects were exported to Paris at what point in time, by whom, and for what prices? What kinds of works did nineteenth-century Chinese and Japanese artisans produce to entice European clients or to respond to their demands? What kinds of gifts did affluent Parisians offer one another? Which Paris dealers sold what kinds of objects, of what quality, and at what prices? What kinds of relationships developed between dealers and customers? What roles did women really play in a market traditionally described as exclusively masculine?
We hope that the transposition into structured data of these ledgers, written in her own hand and replete with her own comments, will give a new generation of scholars a better sense of the time, energy, and money she invested in conserving the objects in this museum. It is incredibly rare to possess such detailed insight into the practices and observations of a collector—especially a French woman collector—from the nineteenth century.
Note
Part I consists of an illustrated presentation of the ledgers as well as a transcription in PDF format.
Part II consists of an Excel spreadsheet with articulation to databases related to art dealers of Far Eastern art, including fields related to name and address, price, and estimated dates of purchase.
Text by Elizabeth Emery
Photo: Le Musée d’Ennery, circa 1898. MNAAG – Bibliothèque-Archives
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La documentation produite par Clémence Lecarpentier Desgranges d’Ennery (1823-1898) pendant la création du Musée d’Ennery, au 59 avenue Foch à Paris (près des Bois de Boulogne), constitue une ressource précieuse pour la compréhension de l’évolution du marché parisien de l’art asiatique des années 1840 aux années 1890. Alors qu’elle emménage dans le hôtel particulier qu’elle fait construire entre 1875 et 1880, elle commence, aidée par ses domestiques, à faire l’inventaire d’une collection de quelques milliers de petits objets sculptés ou en céramique qui dépeignent des personnages d’Asie orientale. Ces œuvres étaient jusqu’alors réparties entre différentes résidences à Paris, Villers-sur-Mer, et Antibes.
Ils ont inventorié et puis récolé les œuvres, enregistrant les numéros dans une série de petits carnets qui se trouvent aujourd’hui au Musée national des arts orientaux – Guimet. Le premier, intitulé « No. 1 Chimères », date du « vendredi 16 juin 1882 ». Dans ces carnets, organisés par type d’objet (« chimères », « netsuke », « boîtes », etc.), elle assigne un chiffre à chaque objet tout en fournissant une brève description qui ressemble à celles qu’on trouve dans les catalogues de vente aux enchères. Dès le 6 octobre 1890, elle commence à recopier les données de ces carnets d’origine en une liste maîtresse de cinq grands cahiers de « mille » objets codés par couleur : il y a un grand registre pour les trois premiers, avec « 4e mille » partageant un registre avec « 5e mille » et « 6e mille » avec « 7e mille ».
Ce site cherche à faciliter les futures études sur les pratiques d’Ennery et ses rapports avec les marchands en partageant les transcriptions de ces cahiers « mille » ainsi que les données assemblées lors de la composition de Reframing Japonisme: Women and the Asian Art Market in Nineteenth-Century France, 1853-1914 , un livre soutenu par le NEH et dans lequel Clémence d’Ennery joue un rôle central. Parce que d’Ennery n’a pas vendu sa collection aux enchères, comme l’ont fait ses contemporains tels que Philippe Burty, Edmond de Goncourt, ou Charles Gillot, et parce que la plupart de sa collection reste intacte dans le musée aujourd’hui, ces dossiers donnent un aperçu remarquable des types d’objets disponibles dans les magasins parisiens spécialisés dans des antiquités importées et, plus important encore, la qualité qui leur est attribuée aujourd’hui et alors. Les voyages en Asie orientale étant coûteux et pénibles au XIXe siècle, très peu de collectionneurs français (et aucun de ceux nommés ci-dessus) faisaient le trajet jusqu’en Chine ou au Japon. Leurs collections étaient entièrement assemblées en France à partir d’achats, de cadeaux et d’échanges. Parce que d’Ennery, comme Burty, Goncourt, et Gillot, appréciaient la « chasse » à la découverte d’objets intéressants ou précieux et à des prix avantageux, ils fréquentaient une gamme remarquable de magasins de commerce d’antiquités sur une période d’une cinquantaine d’années. La documentation d’Ennery permet donc aux chercheurs de glaner des informations sur les marchands bien connus (Bing, Hayashi, Mitsui, Kosho Kaisha) et moins bien connus (Worch, Pohl, King-Lee, Mme Langweil, Mme Guérin, Marie Ibrahim). Ces documents foisonnent de détails sur les individus, leurs emplacements et les employés qui travaillaient avec eux.
Les transcriptions des cahiers de Clémence d’Ennery publiés sur ce site, de pair avec de nouvelles recherches mises en ligne grâce à la base de données bio-bibliographique “Collectionneurs, collecteurs et marchands d'art asiatique en France 1700-1939”, invitent les chercheurs à poser de nouvelles questions et à tirer de nouvelles perspectives sur les opérations d’un marché créé et alimenté par les goûts européens à une époque où l’étude spécialisée de l’art d’Extrême-Orient n’existait pas encore en France (voir Marquet 2014). Quels types d’objets anciens et modernes étaient exportés à Paris, à quel moment, par qui et à quel prix ? Quels types d’œuvres les artisans chinois et japonais du XIXe siècle produisaient-ils pour attirer les clients européens ou répondre à leurs demandes ? Quel genre de cadeaux les Parisiens riches s’offraient-ils les uns aux autres ? Quels marchands parisiens vendaient quels types d’objets, de quelle qualité et à quels prix ? Quels types de relations se sont développées entre les marchands et les clients ? Quels rôles les femmes ont-elles réellement joués dans un marché traditionnellement décrit comme exclusivement masculin ?
Nous espérons que la mise en données structurées de ces cahiers, écrits de sa propre main et remplis de ses propres commentaires, donnera à une nouvelle génération de chercheurs une meilleure idée de l’investissement remarquable en temps, énergie et argent qu’elle a dédié à la conservation des objets de ce musée. Il est incroyablement rare de disposer d’un aperçu aussi détaillé des pratiques et des observations d’un collectionneur—surtout d’une collectionneuse française—du XIXe siècle.
Note
Partie I présente une introduction illustrée aux cahiers ainsi qu’une transcription en format PDF.
Partie II, un tableur Excel, contient des champs structurés (noms, adresses, prix, dates d'achat) et s'article aux bases de données concernant les marchands d'art asiatique du XIXe s.
Texte par Elizabeth Emery. Traduction par Emeline Frix
Articles
Clémence d'Ennery, Elizabeth Emery
The Ledgers of Clémence d’Ennery (Le Musée d’Ennery), Part 2, Elizabeth Emery
The Ledgers of Clémence d’Ennery (Le Musée d’Ennery), Part I, Elizabeth Emery
The Musée d’Ennery: Visualizing Nineteenth-Century Parisian Networks for the Circulation of East Asian Art, Elizabeth Emery