Ignace Nau
"Marie" (excerpt)
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Translation By
El Khalil Telba
Translator Biography
Originally from Mauritania, El Khalil Telba is a Fulbright scholar pursuing an MA in French with a concentration in professional translation at Montclair State University. He has a background in English, Arabic, Spanish, and German languages and cultural studies in addition to experience with photography, videography, and soccer. He hopes to pursue a career in legal and medical translation and the teaching of translation and languages.
Publication Date
2022
Description
English language translation of an excerpt from Ignace Nau's "Marie" by El Khalil Telba
"Marie" (excerpt)
English language translation of an excerpt from Ignace Nau's "Marie" by El Khalil Telba
Original Work
Marie
Ton accent est plus pur que le chant des cabanes:
Ta parole a l'arôme et le sucre des cannes.
Oh ! je sens, à te voir, le bonheur de l'oiseau,
Cet hôte bienvenu des bois et des coteaux!
Aténor
S'ils savent, les oiseaux, ce que c'est que la vie,
S'ils ont le sentiment de leur joie infinie,
S'ils s'aiment comme nous à toute heure du jour,
Si leurs nuits sont des nuits de rêves et d'amour,
Si lorsque la mort vient leur clore la paupière,
Ils rêvent d'autres lieux bien meilleurs que la terre,
S'ils sont les messagers ou les bardes du ciel
Qui viennent nous chanter le repos éternel;
S'ils savent dans leurs chants ce qu'ils ont d'harmonie,
Si l'arbre, si la fleur, si l'eau de la prairie,
Si tous les vents du jour leur gardent des douceurs,
Et des enivrements inconnus à nos cœurs,
Tout ce qu'un sein ardent peut, dans la solitude,
Contenir de désir et de béatitude...
Alors, mais pas sans vous, je voudrais être oiseau
Pour suspendre mon nid sur les fleurs du coteau !
Mon cœur, heureux d'ailleurs, n'a plus rien qu'il désire.
Est-il donné un malheur assez grand pour maudire
La vie et ses hasards, la nature et son Dieu?
Et n'eussé-je après tout sur la terre qu'un peu
De ces faveurs de ciel... je bénirais la vie,
J’en ferais à ce Dieu ma louange infinie !...
Rêvons, rêvons au bruit de ces chants du moulin
Dont la brise à présent nous porte le refrain;
Ecoutons soupirer l'écluse des savanes
Et palpiter au vent l'oranger et les cannes.
C'est un bonheur aussi de rêver au bonheur
Qu’on n'a peut-être pas : on assoupit le cœur,
On porte ses pensées vers une autre existence
Belle de poésie et chère d'espérance.
Oui, je vous aime encor, je vous aime toujours !
Vous êtes pour mon cœur ce qu'est la blanche lune
Pour le ciel de la nuit, ce qu'un feu sur la dune
Pour le navire errant sur l'horizon des flots,
Ce que la source bleue est pour nos verts coteaux.
Vous êtes la première, à qui, jeune et timide,
J'ai dit : moi, je vous aime... Oh! le temps est rapide;
Il s'en est écoulé quatre ans de nos amours,
Et je vous aime encor, je vous aime toujours.
Excerpt from a poem by Ignace Nau,
(anthologized in Berrou 112-113)
Translated Work
Marie
Your accent is purer than the melody of huts:
Your words have the aroma of sugar cane.
Oh! Seeing you makes me feel as happy as a flying bird,
Welcome visitor of woods and green hills.
Aténor
If birds know what life is,
If they understand their never-ending happiness.
If they love each other all day long as we do,
If their nights are full of dreams and love,
If they close their eyelids when their time comes,
They dream of other places much better than Earth.
If they are the messengers and bards of the sky
That sing us to eternal rest;
If they recognize the harmony of their chirping.
If trees, flowers, prairie water,
If all the day's wind retain their sweetness,
And intoxications unknown to our hearts.
Everything that an ardent breast can hold, in solitude,
Of desire and bliss…
Then, though not without you, I would like to be a bird
To build my nest on the hillside flowers!
My heart, though happy, no longer has anything it desires.
Is there a greater misfortune than to curse
Life and its chances, nature and its God?
And even if I had but a few
Of these heavenly favors on earth...I would bless life
I would forever praise this God!...
Let us dream, dream to the sound of the windmill’s melody
Whose breeze now brings us the refrain;
Let us listen to the sighing of the savannah’s sluice.
And the fluttering of orange trees and sugar cane in the wind.
Dreaming about happiness is itself happiness
That we may not have: we calm the heart,
We take its thoughts to another dimension
Beautiful with poetry and precious hope.
Yes, I still love you, I always will!
To my heart, you are like the bright moon
For the night sky, like a bonfire in the dunes
For the ship sailing the never-ending horizon,
Like the blue spring for our green hills.
You are the first to whom, young and shy,
I said: I love you... Oh! Time flies;
Four years of our love flowed by,
And I still love you, I always will.
Translation by El Khalil Telba, 2022